
Le chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, a dénoncé avec virulence le plan américain pour mettre fin à la guerre à Gaza, le qualifiant de «plein de dangers». Selon lui, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une manœuvre israélienne pour atteindre ses objectifs après l’échec cuisant de sa campagne militaire. Les accusations fusent : Israël instrumentaliserait la diplomatie pour concrétiser ce qu’il n’a pas pu obtenir par la force brute, la destruction et la famine. L’échec militaire se transformerait-il en victoire politique déguisée ?
Qassem a pointé du doigt la véritable ambition derrière cette proposition : un prétexte pour Israël de s’emparer des territoires palestiniens, s’inscrivant dans le projet controversé du «Grand Israël». Cette vision expansionniste, évoquant les frontières bibliques du royaume de Salomon, inclurait la Cisjordanie et des portions du Liban, de la Jordanie et de la Syrie. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, n’avait-il pas déjà suscité l’indignation en adhérant publiquement à cette idée ? Le plan de Trump ne serait donc qu’une feuille de vigne pour une annexion rampante.
Malgré l’ouverture du Hamas à des négociations sur ce plan, le Hezbollah refuse de s’immiscer dans les détails, laissant la décision aux factions palestiniennes. Cependant, une ligne rouge est clairement tracée : l’opposition catégorique au projet du Grand Israël. Cette position souligne une profonde méfiance envers toute initiative qui ne garantirait pas pleinement les droits et la souveraineté palestinienne. Derrière les belles paroles de paix, se cacherait une tentative insidieuse de modifier les cartes et de légitimer des ambitions territoriales controversées.
Le Hezbollah lui-même, fragilisé après des affrontements avec Israël et un cessez-le-feu précaire en septembre, subit désormais une pression intense pour rendre les armes. Sa domination passée sur la vie politique libanaise est contestée, et son affaiblissement pourrait paradoxalement laisser le champ libre à d’autres acteurs aux motivations douteuses. Le risque d’une paix factice, dissimulant de nouvelles injustices et des conflits latents, semble plus présent que jamais. Le plan de Trump, loin de résoudre le conflit, pourrait bien n’être qu’un vernis pour une catastrophe en devenir.








