
La marque de cosmétiques Huda Beauty est au cœur d’un scandale retentissant, menaçant sérieusement sa réputation et ses partenariats. Sa fondatrice, Huda Kattan, a déclenché une vague d’indignation après avoir diffusé une vidéo relayant des théories conspirationnistes antisémites. Dans cette séquence choc, l’influenceuse irako-américaine, forte de millions d’abonnés, prétendait qu’« Israël était derrière la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, le 11 septembre, le 7 octobre », des affirmations démenties par TikTok qui a supprimé la vidéo pour désinformation dangereuse.
Ce contenu incendiaire a immédiatement provoqué un tollé outre-Atlantique, mettant en difficulté le géant français Sephora, distributeur majeur des produits Huda Beauty aux États-Unis. Des associations juives américaines, dont StopAntisemitism et l’Anti-Defamation League, ont lancé un appel pressant au boycott, exigeant de Sephora qu’il rompe tout lien avec une marque dont la fondatrice promeut de telles idées haineuses. Jonathan Greenblatt, directeur général de l’Anti-Defamation League, a clairement dénoncé la diffusion de « vils mythes sur les Juifs à des millions de personnes », qualifiant cela de « non seulement irresponsable, c’est dangereux ».
Face à cette crise majeure, Sephora, propriété de LVMH, a confirmé « examiner activement » le dossier, déclarant que « promouvoir la haine, le harcèlement ou la désinformation ne correspond pas à nos valeurs ni à notre code de conduite ». Une déclaration qui sonne comme un avertissement pour Huda Beauty, valorisée à 1,2 milliard de dollars en 2017. Il est clair que le groupe se trouve dans une position délicate, pris entre le marteau des associations et l’enclume d’un partenariat lucratif.
Ce n’est pas la première fois que Huda Kattan se retrouve sous le feu des critiques. En octobre 2023 déjà, elle avait fait polémique en déclarant sur Instagram ne pas vouloir « d’argent taché de sang » en réponse à un internaute israélien menaçant de boycotter ses produits. Malgré ses tentatives de minimiser la portée de ses propos en invoquant une « mauvaise interprétation », affirmant être « contre la haine et la discrimination », la controverse ne faiblit pas. Les explications de la femme d’affaires suffiront-elles à apaiser la colère et à sauver sa marque ? Le doute plane, alors que les distributeurs sont désormais sommés de « prendre position contre l’antisémitisme ».