
L’IA Act, censé révolutionner la régulation de l’intelligence artificielle en Europe, se révèle être une amère déception. Malgré les promesses, la nouvelle législation européenne, en vigueur depuis ce 2 août, laisse un goût de trahison aux auteurs, artistes et producteurs. Leur verdict est sans appel : un « profond mécontentement » face à une loi qui « ne répond aucunement » à leurs attentes.
Les 38 organisations mondiales d’ayants droit ne mâchent pas leurs mots. La déclaration commune du 31 juillet est un réquisitoire cinglant contre les codes de bonnes pratiques et les lignes directrices de la Commission européenne. C’est une véritable gabegie réglementaire qui ne parvient pas à assurer une protection significative des droits de propriété intellectuelle face à l’essor de l’IA générative.
« Une occasion manquée », voilà comment les créateurs décrivent cette loi. L’IA Act, censée protéger les œuvres, ne serait finalement qu’un texte vide de sens, un non-sens juridique qui abandonne les artistes à la merci des géants de la tech. La promesse d’une régulation équilibrée s’est transformée en un fiasco, laissant les portes ouvertes à l’exploitation non rémunérée du travail créatif.
Ce désastre législatif met en lumière l’incapacité de l’Union européenne à défendre les intérêts de ses créateurs face aux défis posés par l’intelligence artificielle. Un échec cuisant qui risque d’avoir des répercussions durables sur l’industrie culturelle européenne, la condamnant à une précarité grandissante. Les espoirs placés dans cette loi s’évaporent, laissant derrière eux une profonde amertume et l’impression d’une bataille perdue d’avance pour la propriété intellectuelle.