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L'intégration de l'IA dans les entreprises françaises est un fiasco. L'exemple de BPCE révèle un déni profond face aux menaces sur l'emploi, masquant les enjeux réels.

Malgré les alertes incessantes sur l’impact dévastateur de l’intelligence artificielle sur le marché du travail, la France semble plongée dans un déni collectif. Les entreprises, en particulier, peinent à intégrer cette réalité et à préparer leurs salariés à un avenir incertain. Une illustration frappante de cette inertie est l’accord récemment signé au sein du groupe BPCE, censé être un modèle d’anticipation mais qui, en réalité, frise le mépris des enjeux réels.

Le groupe BPCE, avec ses 100 000 employés et une moyenne d’âge de 43 ans, aurait dû être le terrain idéal pour une réflexion approfondie sur l’évolution des métiers face à l’IA. Pourtant, l’accord « inédit » annoncé avec tambours et trompettes se contente d’une approche superficielle. Il prétend intégrer l’IA générative mais s’abstient lâchement d’aborder les questions cruciales de la transformation des métiers et, pire encore, de la destruction d’emplois. Une véritable occasion manquée de se préparer aux défis de demain.

Selon Annie Martin-Robert, directrice des relations sociales du groupe BPCE, l’IA est uniquement « au service de l’efficacité des opérations bancaires » et ne vise pas à transformer les métiers. Une vision dangereusement étriquée qui ignore les bouleversements profonds que l’IA est déjà en train d’opérer. Présentée comme un simple « assistant du collaborateur », l’IA est minimisée, alors qu’elle représente une force de disruption sans précédent.

L’accord évoque une « optimisation des tâches » et une « libération de temps », des euphémismes à peine voilés pour ce qui pourrait se traduire par des suppressions de postes et une précarisation accrue du travail. Cette rhétorique lénifiante masque mal l’incapacité, ou le refus, des dirigeants à affronter la dure réalité de l’automatisation. Plutôt que d’anticiper les conséquences sociales et économiques, on préfère fermer les yeux, laissant les salariés dans l’ignorance et le doute face à un avenir professionnel de plus en plus incertain.