
Le spectre de l’intelligence artificielle plane de plus en plus sur le marché de l’emploi, semant l’incertitude et la peur. Récemment, le géant Amazon a confirmé la suppression de 14 000 postes, une décision largement attribuée à l’intégration de l’IA. Cette annonce brutale n’est malheureusement pas un cas isolé : Goldman Sachs a également prévenu ses équipes de nouvelles vagues de licenciements imminentes, poussées par la même force technologique. Une étude du groupe Adecco révèle une réalité alarmante : près de la moitié des entreprises auraient déjà réduit leurs effectifs à cause de l’IA, transformant la « destruction créatrice » de Schumpeter en une menace bien réelle pour de nombreux travailleurs.
Contrairement aux révolutions industrielles précédentes qui ciblaient principalement les emplois peu qualifiés, l’IA s’attaque désormais aux métiers intellectuels, bouleversant des pans entiers de l’économie. Cette mutation, si elle promet une productivité accrue et des coûts réduits pour les consommateurs, se fait à un prix humain inacceptable : la disparition accélérée de professions entières et une intensification de la précarité. Loin d’être une simple évolution, l’IA apparaît comme un véritable fossoyeur de carrières, aggravant une situation de chômage de masse déjà critique.
Il est urgent de revoir les règles du jeu. La charge salariale, actuellement supportée par chaque entreprise, pourrait être partagée pour créer un puissant levier d’embauche. Sans cette refonte profonde de notre système d’emploi, l’IA ne fera qu’accroître les inégalités et fragiliser davantage notre cohésion sociale, laissant des milliers de personnes sur le carreau face à une technologie implacable. La promesse d’une meilleure qualité de vie ne doit pas rimer avec la destruction de la dignité par le travail.






