
La promesse d’une révolution numérique au travail grâce à l’intelligence artificielle générative semble largement exagérée, révèle une étude d’Eurofound. Malgré le battage médiatique, seulement 12 % des travailleurs de l’Union européenne admettent l’utiliser occasionnellement. Ce chiffre, déjà faible, pourrait être une sous-estimation alarmante, car de nombreux employés dissimuleraient leur utilisation dans un phénomène de « Shadow AI », échappant ainsi au contrôle des directions. Cette pratique clandestine souligne une défiance et un manque de transparence préoccupants dans l’adoption des nouvelles technologies en entreprise.
Les disparités sont flagrantes et dessinent une fracture numérique inquiétante à travers l’Europe. Si des pays comme le Luxembourg (25 %) et la Suède (20 %) affichent des taux d’utilisation relativement élevés, des nations comme la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Roumanie peinent à atteindre les 6 %. La France, avec seulement 9 % d’utilisateurs, se positionne en queue de peloton, loin derrière l’Allemagne (18 %), démontrant un retard préoccupant dans l’adoption de ces outils potentiellement transformateurs.
Même les jeunes, souvent perçus comme les fers de lance de l’innovation, ne se distinguent pas particulièrement. Les 16-29 ans (15 %) montrent un intérêt comparable à celui des 30-54 ans, tandis que les plus de 55 ans sont clairement à la traîne. Cette absence d’engouement généralisé, combinée à une utilisation souvent cachée, soulève des questions sur la réelle efficacité et l’intégration de l’IA générative dans le quotidien professionnel, au-delà des discours marketing. Le fantasme de l’IA transformatrice se heurte à une réalité bien plus complexe et, pour l’heure, décevante.






