France-Algeria-immigration-crisis
La France débat d'un accord migratoire franco-algérien de 1968, jugé obsolète et coûteux. Un rapport estime son coût à 2 milliards d'euros par an, exacerbant les tensions. Le gouvernement est sous pression face à cette crise.

La France s’apprête à débattre d’une situation migratoire explosive, exacerbée par un accord franco-algérien de 1968, aujourd’hui jugé obsolète et coûteux. Le Rassemblement national (RN) a mis le sujet sur la table avec une proposition de résolution visant à dénoncer ce texte controversé. Éric Ciotti, président de l’UDR, a clairement affirmé la semaine dernière qu’un débat crucial se tiendrait prochainement à l’Assemblée pour en finir avec ces accords, appelant chacun à « prendre ses responsabilités ».

Cet accord, signé dans un contexte économique français bien différent, offre aux ressortissants algériens des conditions de séjour privilégiées et unilatérales. Plus de soixante ans après, alors que la France est confrontée à une crise migratoire sans précédent, des voix s’élèvent pour dénoncer un système qui serait devenu un fardeau. Un rapport parlementaire accablant, présenté par Charles Rodwell et Mathieu Lefèvre, estime le coût annuel de cette « exception migratoire algérienne » à deux milliards d’euros, voire plus, pointant du doigt les surcoûts administratifs et sociaux. Ce rapport souligne également l’absence totale de contrepartie de la part d’Alger, laissant la France seule face à une charge financière considérable.

Le député RN Guillaume Bigot a mis en lumière un déséquilibre alarmant : un taux d’exécution des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) de seulement 4,4% pour les migrants algériens, tandis que ces derniers représentent la première nationalité en matière d’octroi de titres de séjour. Une situation qui, selon lui, tend les relations diplomatiques franco-algériennes et exige un retour à un régime de droit commun. La résolution propose même de « redonner à l’État les moyens juridiques de limiter, voire de suspendre si nécessaire, l’octroi de visas aux Algériens », une mesure radicale mais jugée nécessaire par certains face à l’immobilisme actuel.

Malgré les appels à l’abrogation de cet accord par des figures politiques comme Bruno Retailleau, qui le qualifie de « droit exorbitant que plus rien ne justifie », le ministre de l’Intérieur actuel, Laurent Nunez, a malheureusement déclaré que la remise en cause de cet accord n’était « pas à l’ordre du jour ». Une position qui suscite de vives inquiétudes et alimente le sentiment que le gouvernement préfère le statu quo au détriment des intérêts français, laissant ainsi perdurer une situation qui pèse lourdement sur les finances et la cohésion sociale du pays.