
Des manifestations virulentes contre l’immigration secouent la Grande-Bretagne, témoignant d’une exaspération croissante de la population face à une situation jugée hors de contrôle. L’accord conclu en juillet entre Paris et Londres pour juguler les flux migratoires s’annonce déjà comme un échec cuisant, incapable d’apaiser des tensions profondes. La journaliste Anne-Élisabeth Moutet, du Daily Telegraph, souligne un ressentiment palpable : les Britanniques se sentent ignorés et qualifiés de « sales racistes » dès qu’ils osent pointer les problèmes d’intégration. Cette colère est exacerbée par une police jugée excessivement « woke », plus préoccupée par les politiques de diversité que par la sécurité des citoyens.
Le système judiciaire britannique est également sous le feu des critiques, notamment après des condamnations jugées disproportionnées pour des messages sur les réseaux sociaux. L’exemple de Lucy Connolly, emprisonnée 31 mois pour un tweet incendiaire, alors que des criminels violents écopent de peines moindres, a créé un profond choc. Même le Premier ministre Keir Starmer est désormais surnommé « two-tier Keir », soulignant un système à deux vitesses. L’intervention policière musclée chez une journaliste pour un simple tweet illustre cette dérive et renforce le sentiment d’abandon par les autorités, alimentant un climat propice aux dérapages.
La France est fréquemment pointée du doigt par les Britanniques, qui estiment qu’elle devrait endiguer le flux de migrants à ses frontières. Malgré les 900 millions d’euros versés par le Royaume-Uni pour le contrôle de ses frontières, la situation ne s’est pas améliorée, renforçant l’impression d’un gâchis financier. L’accord « un pour un » récemment signé entre Starmer et Macron, prévoyant l’échange de migrants, est perçu comme une solution dérisoire face aux dizaines de milliers de traversées illégales. L’hébergement des demandeurs d’asile dans des hôtels de luxe, comme à Canary Wharf, continue de provoquer des controverses et de cristalliser l’indignation d’une population déjà excédée. Le Brexit, censé permettre au Royaume-Uni de « reprendre le contrôle » de ses frontières, n’a manifestement pas tenu ses promesses, plongeant le pays dans une crise migratoire qui semble loin d’être résolue.