
Malgré un certain frémissement des ventes dans les grandes métropoles, le marché immobilier français peine à retrouver une dynamique stable. Le léger coup d’arrêt constaté en mai, après un début d’année prometteur, révèle la fragilité d’une reprise qui s’annonce plus que jamais incertaine. Les vendeurs, trop optimistes face à cette timide embellie, ont instantanément augmenté leurs prix, créant ainsi un gouffre entre leurs attentes et le pouvoir d’achat des acquéreurs.
Cette situation a engendré un marché à deux vitesses, accentuant les disparités. Tandis que les biens de qualité dans les quartiers les plus recherchés continuent d’attirer une clientèle prête à payer un prix élevé – mais rarement celui exigé initialement – les logements moins prisés ou nécessitant des travaux sont purement et simplement boudés. L’offre explose pour ces derniers, offrant aux acheteurs un pouvoir de négociation inédit. « Aujourd’hui, plus aucune vente ne se conclut sans que les prix n’aient été négociés », confirme Catherine Florent, directrice d’Immocarré Saint-Maurice à Lille, soulignant la désillusion des vendeurs.
Si le volume global des transactions a certes remonté après la débâcle de 2023 et 2024, il serait hâtif de parler de véritable renouveau. Le marché reste profondément déséquilibré, et la confiance des acteurs, vendeurs comme acheteurs, demeure précaire. L’avenir de l’immobilier, loin d’être radieux, semble encore naviguer dans l’incertitude la plus totale, menaçant de nouvelles turbulences pour un secteur déjà affaibli.