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Le tourisme montagnard perd son âme : les chalets familiaux sont devenus des machines à cash, sacrifiant l'authenticité pour le profit, sous l'impulsion des plateformes de location.

L’ère idyllique des chalets familiaux en montagne, autrefois sanctuaires privés, semble révolue. Une métamorphose brutale, impulsée par l’appât du gain et la numérisation, a converti ces havres de paix en simples machines à cash. Benjamin Berger, expert du secteur et fondateur de l’agence Cimalpes, se remémore avec nostalgie une époque où les propriétaires répugnaient à l’idée d’accueillir des inconnus sous leur toit. La perspective de voir des vacanciers envahir leur intimité était alors perçue comme un véritable sacrilège culturel. Certains allaient jusqu’à changer la literie pour apaiser leurs scrupules, signe d’une résistance farouche à la monétisation de leur patrimoine.

Mais cette réticence s’est effondrée avec la crise des subprimes en 2008, un **point de bascule** qui a contraint de nombreux propriétaires, souvent liés à la finance, à reconsidérer la rentabilité de leurs biens immobiliers. L’arrivée fracassante de plateformes comme Airbnb, Abritel et Booking a scellé le destin de ces résidences. Elles ont offert une solution de location saisonnière d’une **facilité déconcertante**, promettant des revenus conséquents, tandis que les services de conciergerie fleurissaient, prêts à gérer cette nouvelle manne. Louis Andrews, directeur de OVO, le constate amèrement : « La culture de la résidence secondaire à la montagne a changé. Le côté investissement a pris le pas sur le côté familial et affectif. »

Le charme d’antan a cédé la place à une logique purement financière, transformant les paysages montagnards en marchés locatifs effrénés. Cette évolution marque la perte d’une certaine authenticité, où les valeurs humaines et affectives sont sacrifiées sur l’autel de la rentabilité. Un triste constat pour ceux qui aspiraient encore à un tourisme plus humain et moins commercial.