
Malgré les fanfares annonçant une reprise immobilière à Paris au troisième trimestre, la réalité est bien plus sombre. Les prix, bien qu’en légère hausse annuelle de 1,9% pour atteindre 9 700 euros le mètre carré, restent désespérément éloignés du pic de 2020. Mais le véritable scandale réside dans les abysses de disparité qui fracturent la capitale. Parler d’un prix moyen relève de la supercherie quand des quartiers affichent des écarts de prix allant du simple au double, voire bien au-delà.
La Chambre des notaires du Grand Paris a cruellement mis en lumière cette fracture béante. Entre les 6 780 euros le mètre carré du quartier La Chapelle (18e) et les 15 850 euros de Notre-Dame (4e), la différence est ahurissante. Un gouffre de 9 000 euros par mètre carré qui condamne les modestes budgets à des choix déchirants. Un même budget de 400 000 euros se transforme ainsi en un studio minuscule à Notre-Dame ou en un trois-pièces décent à La Chapelle. Une inégalité criante qui ne cesse de s’aggraver, transformant l’accès à la propriété en un luxe inaccessible pour la majorité.
Même à l’échelle des arrondissements, la situation demeure consternante. Le 19e arrondissement plafonne à 7 850 euros le mètre carré, tandis que le 6e s’envole à 14 010 euros. Une différence de près de 80% qui souligne la brutalité d’un marché immobilier parisien à deux vitesses, voire à plusieurs vitesses. Cette prétendue « reprise » n’est qu’un mirage, masquant une réalité bien plus inquiétante : une spéculation galopante qui écarte toujours plus les classes moyennes du rêve parisien. Le mythe d’une ville accessible s’effondre, laissant place à une capitale réservée à une élite.







