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Le 1er septembre, l'individualisation du taux d'imposition pour les couples sème la discorde. Une fausse promesse de justice fiscale qui masque un déséquilibre financier potentiellement explosif au sein des foyers.

Dès le 1er septembre prochain, l’administration fiscale française imposera un changement radical pour les couples mariés ou pacsés : le taux d’imposition individualisé deviendra la norme. Fini le « taux foyer » par défaut, place à une répartition qui promet son lot de frictions. Désormais, le prélèvement à la source sur les salaires ou les pensions sera directement proportionnel aux revenus de chacun. Attendez-vous à une baisse pour le conjoint qui gagne le moins, mais une augmentation drastique pour le plus aisé.

Cette mesure, présentée hypocritement comme une question de « justice fiscale », risque en réalité de semer la discorde dans de nombreux foyers. Alors que le montant total de l’impôt pour le couple restera identique, sa répartition sera bouleversée. La surprise sera amère pour 75% des femmes qui verront leur taux de retenue diminuer, tandis que leur conjoint subira une hausse significative. C’est une véritable bombe à retardement pour la gestion des finances familiales, exacerbant les inégalités salariales existantes.

Les travailleurs indépendants ne seront pas épargnés par cette réforme insidieuse. Leurs acomptes prélevés directement sur leur compte bancaire seront également soumis à cette individualisation forcée. Bercy, avec une déconcertante légèreté, cite l’exemple d’un époux dont le taux passerait de 5,8 % à 8,3 % pour un salaire de 3500 € par mois. Une hausse de près de 50% qui, bien que compensée ailleurs, n’en reste pas moins un choc psychologique et une source potentielle de tensions conjugales. Les couples pourront certes opter pour le maintien du taux commun, mais cela nécessitera une démarche active et fastidieuse auprès de l’administration, prouvant une fois de plus la complexité kafkaïenne du système fiscal français.