
C’est un véritable camouflet pour l’exécutif : les députés ont voté à une écrasante majorité l’indexation sur l’inflation de toutes les tranches de l’impôt sur le revenu. Une décision qui représente un manque à gagner colossal de 2 milliards d’euros pour les caisses de l’État, initialement espérés par le gouvernement. Cette débâcle est d’autant plus cinglante que la mesure visait à faire rentrer 200 000 foyers supplémentaires dans le giron des contribuables.
Le rejet du gel du barème de l’impôt, ardemment défendu par l’exécutif, a été le fruit d’une alliance inattendue et massive. De l’extrême droite aux Insoumis, en passant par la droite et même une frange des macronistes, une coalition hétéroclite a torpillé les plans du gouvernement. L’amendement de Laurent Wauquiez, figure de proue des députés LR, a ainsi été adopté contre l’avis catégorique d’Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, lors de l’examen de la partie recettes du budget de l’État.
Malgré les tentatives désespérées de la ministre, qui a plaidé sans succès pour une indexation plus limitée à la première tranche, rien n’y a fait. Elle avait pourtant mis en garde contre les conséquences d’une telle décision, soulignant le gel des prestations sociales pour 2026 et dénonçant un coup de pouce injustifié aux plus aisés. Cette décision politique, lourde de conséquences, met en lumière les profondes divisions et la fragilité de la majorité face aux enjeux budgétaires cruciaux. Le pouvoir d’achat, déjà malmené, reste au cœur des préoccupations, mais à quel prix pour les finances publiques ?






