
Un nouveau coup de théâtre secoue l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) : Laurent Vallet, son PDG, a été brutalement suspendu de ses fonctions. Cette décision, annoncée par Rachida Dati, Ministre de la Culture, fait suite à une interpellation pour achat de cocaïne. L’affaire, révélée par la presse, jette une ombre inquiétante sur la gouvernance de cette institution publique essentielle. Agnès Chauveau, directrice générale de l’Ina, assure l’intérim, héritant d’une situation délicate qui risque de ternir l’image de l’organisation.
Laurent Vallet, reconduit pour un troisième mandat en mai sur proposition de Rachida Dati, se retrouve au cœur d’un scandale embarrassant. Interpellé à son domicile parisien fin juillet après une livraison de stupéfiants, il a déclaré prendre acte de sa suspension, motivée par une « injonction thérapeutique » en prévision d’une audience début septembre. Une situation qui soulève des questions sur la diligence du processus de nomination et la surveillance des dirigeants d’organismes publics.
Le passé de l’Ina n’est pas exempt de controverses. Laurent Vallet avait lui-même succédé à Agnès Saal en 2015, contrainte de démissionner après la révélation de dépenses de taxi exorbitantes, dépassant les 40 000 euros en dix mois. Ces épisodes successifs révèlent une fâcheuse tendance aux dérapages au sein de l’institution. Alors que l’Ina est au centre d’une réforme majeure de l’audiovisuel public, prévoyant la création d’une holding France Médias chapeautant France Télévisions et Radio France, ce scandale arrive à un moment des plus inopportuns.
Agnès Chauveau, spécialiste des médias et présente à l’Ina depuis 2015, se retrouve face à un défi de taille. Connue du public pour ses interventions dans l’émission Rembob’Ina, elle doit désormais œuvrer à restaurer la confiance et la réputation d’une institution fragilisée par les agissements de ses dirigeants successifs. Le projet de réforme de l’audiovisuel public, déjà complexe, est désormais entaché par cette affaire, accentuant les incertitudes quant à l’avenir du paysage médiatique français.