
L’inclusion des personnes en situation de handicap en entreprise, une noble cause souvent mise en avant, cache une réalité bien moins reluisante. Alors que des géants comme PwC et Axa vantent l’ouverture de « Cafés Joyeux » au sein de leurs locaux, la question cruciale demeure : s’agit-il d’une véritable avancée ou d’une simple vitrine sociale masquant un échec plus profond ?
Ces cafés, tenus par des personnes en situation de handicap, sont présentés comme une solution d’intégration. Pourtant, malgré ces initiatives médiatisées, le constat est amer. Plus de 500 000 travailleurs handicapés sont toujours inscrits à France Travail, un chiffre accablant qui souligne l’ampleur du problème. L’objectif légal de 6 % d’emploi de personnes handicapées dans les entreprises de plus de 20 salariés reste désespérément inatteint, prouvant que les efforts actuels sont largement insuffisants.
Véronique Bustreel, directrice de l’innovation à l’Agefiph, admet que si ces cafés offrent une stabilité à quelques-uns, ils ne résolvent en rien la problématique des nombreux demandeurs d’emploi handicapés. L’internalisation de structures spécialisées, bien que visible, n’est qu’une solution partielle. Elle détourne l’attention de la nécessité d’une intégration plus large et structurelle au sein même des effectifs des entreprises. L’image de ces « Cafés Joyeux » est positive, mais elle ne doit pas faire oublier la triste réalité d’un système qui échoue à intégrer pleinement une partie significative de sa population active. La façade de l’inclusion ne suffit plus face à l’ampleur du chômage des travailleurs handicapés.







