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Face aux surtaxes douanières américaines, l'Inde intensifie un boycott nationaliste des produits américains, privilégiant un "Made in India" ardent. [8, 14, 16]

Face aux surtaxes douanières de 50% imposées par Washington, l’Inde s’embrase. Un mouvement de boycott sans précédent cible les géants américains, alimenté par la colère populaire et un nationalisme économique grandissant. Les appels à privilégier les produits locaux se multiplient, promettant des jours sombres pour les marques étrangères sur le marché indien.

Donald Trump a jeté de l’huile sur le feu en annonçant des droits de douane exorbitants, déclenchant une véritable fureur. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #BOYCOTTAMERICA inonde les plateformes, affichant sans détour les logos de McDonald’s, Amazon, Apple et Coca-Cola, incitant les consommateurs à se détourner de ces multinationales. L’objectif est clair : forcer le soutien aux agriculteurs et entreprises indiennes, renforçant ainsi la croissance nationale par un « Made in India » farouche.

Le Premier ministre Narendra Modi, surfant sur cette vague de patriotisme économique, ne mâche pas ses mots. Il appelle ouvertement à l’autosuffisance, soulignant que malgré la capacité de production technologique de l’Inde pour le monde entier, le moment est venu de prioriser les besoins du pays. Des groupes affiliés au parti du Premier ministre, comme le Swadeshi Jagran Manch, organisent des rassemblements et diffusent des listes de marques indiennes alternatives, dénonçant ces « droits de douane illégaux et déraisonnables ».

Des entrepreneurs se jettent dans la mêlée, comme Manish Chowdhary de Wow Skin Science, qui exhorte à faire du « Made in India » une « obsession mondiale », comparant l’ambition indienne au succès de la Corée du Sud. Pourtant, malgré cette ferveur nationaliste, l’Inde reste un marché crucial pour les multinationales américaines. WhatsApp y compte la plus grande base d’utilisateurs et Domino’s y possède plus de restaurants que n’importe quelle autre chaîne. En un affront direct à ce mouvement, Tesla a même inauguré un nouveau showroom à New Delhi cette semaine, en présence de dignitaires indiens et américains.

Pour l’instant, l’impact réel sur les ventes des géants américains reste incertain, mais le message est sans équivoque : l’Inde est prête à défendre sa production nationale. Cette fureur dépasse le simple consommateur ; le Premier ministre a gelé des contrats d’armement avec les États-Unis, un signal fort à Washington, sans pour autant rompre le dialogue. La hausse des droits de douane de Trump, perçue comme un coup de poignard, a laissé un goût amer et nourrit inexorablement cet élan de boycott. Un internaute sur X (anciennement Twitter) résume bien la situation : « 50% de droits de douane américains ? Non merci ! Je boycotte fièrement les produits américains. Soutenons les marques indiennes et construisons une Inde autonome ! »