Inoxtag-trimaran
Le vidéaste Inoxtag arrive en Martinique après une traversée de l'Atlantique plus longue que prévu, soulevant des interrogations sur la réalité de son exploit et ses limites.

Le phénomène Inoxtag, après son retentissant succès avec le documentaire « Kaizen » sur l’Everest, tente de réitérer l’exploit. Cependant, sa dernière aventure, une traversée de l’Atlantique en trimaran, révèle des failles qui pourraient ternir son image. Annoncé comme un défi de « moins de sept jours », le voyage a finalement duré onze jours, une déconvenue notablement minimisée par l’euphorie de l’arrivée en Martinique.

Devant une foule en liesse, l’influenceur aux 9,2 millions d’abonnés sur YouTube a posé le pied à terre, brandissant le drapeau local. Mais cette ovation cache mal une réalité : sans le skipper Guirec Soudée et l’expert Bertrand Delesne, Inoxtag n’aurait vraisemblablement pas pu mener à bien cette entreprise. Ses propres aveux – « Sans Guirec, je serais resté à Lorient ! Je n’y connaissais rien » – soulignent une dépendance criante, remettant en question la nature même de son « défi personnel ». L’image du jeune prodige autonome s’effrite, révélant un encadrement professionnel indispensable.

Si la complicité entre Inoxtag et Guirec Soudée est louée, on ne peut ignorer la disparité des compétences. Le « très bon binôme » mis en avant par le skipper sonne comme un effort pour valoriser un coéquipier dont l’inexpérience était manifeste. Le succès apparent de cette traversée est donc moins celui d’une prouesse individuelle que celui d’une opération médiatique orchestrée, où l’icône est portée par une équipe technique.

La vidéo de cette traversée, prévue pour septembre, est déjà annoncée avec des ambitions moindres que « Kaizen ». L’agence Webedia, qui gère Inoxtag, admet que la production « n’a pas la même ambition ». Cette désescalade suggère un manque de contenu ou une difficulté à transformer cette aventure en un récit aussi captivant que le précédent. Le public sera-t-il au rendez-vous pour un « long format » qui s’annonce moins spectaculaire ? Ce nouvel opus risque de confirmer que l’ère des exploits grandioses d’Inoxtag pourrait bien s’essouffler, laissant place à des réalisations plus modestes, voire décevantes.