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La victoire écrasante du Premier ministre irakien, Mohammed Chia Al-Soudani, aux élections législatives, soulève des questions sur la réelle démocratie et la persistance des problèmes du pays, entre corruption et infrastructures défaillantes.

La liste du Premier ministre irakien, Mohammed Chia Al-Soudani, a raflé une victoire écrasante aux élections législatives. Une issue annoncée ce mercredi par des sources proches de sa formation politique. La Coalition pour la reconstruction et le développement, entité chiite, s’est imposée, s’assurant ainsi une cinquantaine de sièges et devenant le bloc dominant au Parlement. Cette consécration ouvre la voie à un second mandat pour Al-Soudani, déjà propulsé au pouvoir il y a trois ans par une alliance de groupes notoirement pro-iraniens.

Malgré un taux de participation de 55 %, perçu comme inattendu, les véritables enjeux de ce scrutin sont ailleurs. Téhéran et Washington, toujours en coulisses, observent avec une attention particulière cet équilibre précaire que Bagdad tente de maintenir. Cette hausse de participation, bien que présentée comme un succès, masque-t-elle une désillusion face à des choix limités ? Elle marque certes une progression par rapport au triste record de 41 % de 2021, mais le fond du problème demeure : un système électoral qui favorise outrageusement les grands partis.

Plus de 7 700 candidats se sont disputé les 329 sièges, dont un tiers de femmes, avec des quotas qui garantissent une représentation minimale. Cependant, la présence anecdotique de seulement 75 candidats indépendants révèle la difficulté de briser l’hégémonie des blocs établis. L’Irak, après des décennies de conflits et la chute de Saddam Hussein, peine à se relever. Le pays reste englué dans des infrastructures médiocres, des services publics défaillants et une corruption endémique, des maux qui minent la confiance populaire et freinent tout progrès significatif.

Cette sixième élection post-Saddam ne change pas la donne des tractations sans fin. Si sa victoire est confirmée, Al-Soudani devra s’atteler à la tâche ardue de former une alliance, une majorité absolue étant illusoire pour une seule liste. Les compromis entre partis chiites, déjà vus par le passé, sont inévitables. Ces arrangements politiques, loin d’apporter la stabilité tant espérée, risquent de perpétuer un cycle de marchandages où les intérêts partisans priment souvent sur le bien-être de la population. Une victoire qui, au final, pourrait ne rimer qu’avec la continuité des mêmes problèmes.