
Dans une tournure des événements qui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, la justice iranienne a annoncé l’« acquittement » de Lennart Monterlos, un Franco-Allemand de 19 ans. Arrêté sous de vagues accusations d’« espionnage » – charges jamais clairement définies par les autorités iraniennes – sa libération intervient à un moment étrangement opportun. Téhéran semble vouloir faire pression pour la libération d’une ressortissante iranienne détenue en France, Mahdieh Esfandiari, accusée de promotion du terrorisme. Ce ballet diplomatique de l’ombre, où des vies humaines deviennent des monnaies d’échange, expose une nouvelle fois la cruauté cynique des régimes autoritaires.
Monterlos avait été appréhendé le 16 juin à Bandar-e Abbas, alors qu’il parcourait le pays à vélo. Son arrestation, en pleine escalade des tensions entre l’Iran, Israël et les États-Unis, alimente les soupçons d’une instrumentalisation politique de la justice. Le pouvoir judiciaire iranien, malgré une inculpation initiale du procureur, a finalement prononcé l’acquittement, invoquant des « principes juridiques » et des « doutes quant à l’infraction ». Une explication bien commode pour un dossier qui sent l’arrangement politique à plein nez.
Mais l’histoire est loin d’être terminée. Deux autres citoyens français, Cécile Kohler et Jacques Paris, demeurent détenus en Iran, accusés également d’espionnage et risquant la peine de mort. Leur sort est lié à la libération de Mahdieh Esfandiari, dans un troc humain que la France dénonce comme une prise d’otages d’État. Paris a d’ailleurs porté l’affaire devant la Cour internationale de justice, avant de retirer sa plainte, une décision qui sème le trouble et suggère de sombres tractations en coulisses. Le peuple est une fois de plus le grand perdant de ces jeux de pouvoir.







