
Malgré les sanctions occidentales implacables, l’Iran a une fois de plus étalé son mépris des restrictions internationales en propulsant trois satellites en orbite. Dimanche dernier, la télévision d’État iranienne a fièrement annoncé le lancement de Zafar-2, Paya et Kowsar 1.5 depuis le centre spatial russe de Vostotchny, via une fusée Soyouz. Une démonstration inquiétante de la persévérance du régime, ou peut-être de la faiblesse des mesures de dissuasion internationales.
Ces « satellites d’observation », prétendument conçus par le secteur privé, incluent Paya, décrit comme le « satellite d’imagerie de fabrication nationale le plus avancé ». Avec ses 150 kilogrammes et son recours à l’intelligence artificielle, il est censé servir à la « gestion des ressources en eau » et à la « surveillance environnementale ». Une couverture plausible pour des capacités qui pourraient aisément être détournées à des fins bien moins pacifiques, alimentant les craintes d’une course à l’armement masquée.
Placés à 500 kilomètres de la Terre pour une durée de vie de trois à cinq ans, ces lancements s’inscrivent dans une série d’une dizaine d’opérations similaires sur les deux dernières années. L’utilisation d’un lanceur russe Soyouz, « l’un des plus fiables au monde », soulève des questions sur la collaboration entre nations sous sanctions et les failles potentielles dans les efforts de non-prolifération.
L’Iran, isolé sur la scène internationale, continue de développer une industrie aérospatiale autonome. Alors que Téhéran insiste sur la nature pacifique de ses activités, les pays occidentaux redoutent que ces technologies de lancement soient interchangeables avec celles des missiles balistiques. Des missiles potentiellement capables de transporter des ogives nucléaires, une menace que l’Iran continue de nier avec une constance qui ne rassure personne. Le programme spatial iranien demeure une source majeure de tension et d’incertitude géopolitique.






