
L’annonce a fait l’effet d’une bombe : l’Iran et la Russie ont scellé un contrat de 25 milliards de dollars pour la construction de quatre nouvelles centrales nucléaires. Une initiative qui, loin de rassurer, intensifie les tensions avec l’Occident, déjà à couteaux tirés avec Téhéran.
Cet accord colossal, signé entre la société Iran Hormoz et Rosatom, prévoit l’édification de quatre installations à Sirik, dans la province d’Hormozgan. Chaque centrale devrait afficher une capacité de 1 255 mégawatts, un ajout substantiel aux maigres 1 000 MW de l’unique centrale existante à Bouchehr. Mais l’absence de calendrier précis jette une ombre sur la transparence de ce projet pharaonique.
Le timing de cet accord est pour le moins provocateur. Alors que le délai fixé par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne pour encadrer le programme nucléaire iranien expire imminemment, ce geste unilatéral iranien pourrait bien sceller le retour des sanctions de l’ONU. Un isolement international accru semble inévitable pour le régime.
Les soupçons persistent : malgré les dénégations de Téhéran, les pays occidentaux et Israël craignent plus que jamais que ce programme ne serve à masquer une ambition militaire, celle de se doter de la bombe atomique. Les fréquentes coupures de courant en Iran, malgré ses vastes réserves d’hydrocarbures, soulignent l’urgence d’une solution énergétique, mais cette course au nucléaire civil est perçue avec une méfiance grandissante.
En juin, une attaque israélienne, soutenue par les États-Unis, avait déjà ciblé des sites nucléaires iraniens, illustrant la volatilité de la situation. Ce nouvel accord Iran-Russie ne fait qu’alimenter une atmosphère de crise, menaçant la stabilité d’une région déjà au bord de l’explosion.








