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L'Iran fait face à sa pire sécheresse depuis des décennies, avec les barrages de Machhad à moins de 3 % de leur capacité et Téhéran menacée d'évacuation, signe d'une catastrophe hydrique imminente.

L’Iran est confronté à une crise hydrique sans précédent, la pire sécheresse depuis des décennies, plongeant des millions d’habitants dans l’incertitude. À Machhad, la deuxième ville du pays, les quatre barrages essentiels sont quasiment vides, avec des réserves dramatiquement inférieures à 3 %. Cette situation alarmante préfigure un avenir sombre pour les 4 millions de résidents, dont la consommation quotidienne colossale de 700 000 mètres cubes d’eau est désormais insoutenable. Les réserves, qui atteignaient 189 millions de mètres cubes l’année dernière, ont chuté à seulement 40 millions, une réduction catastrophique qui met en lumière l’ampleur du désastre.

La capitale, Téhéran, n’est pas épargnée, ses cinq barrages étant également dans un état critique. L’un est complètement asséché, et un autre est tombé sous les 8 % de sa capacité. Face à cette pénurie, le gouvernement a annoncé des coupures d’eau nocturnes, un aveu implicite de l’échec des politiques de gestion hydrique. Le niveau des précipitations à Téhéran est qualifié de « quasi sans précédent depuis un siècle », une réalité glaçante alors que les sommets de l’Elbourz, habituellement enneigés, restent désespérément secs. L’absence de neige est un indicateur effrayant des changements climatiques dévastateurs qui frappent la région.

La situation est si grave que le président iranien, Massoud Pezeshkian, a évoqué une possible évacuation de Téhéran si la pluie ne revenait pas avant la fin de l’année, une perspective terrifiante pour plus de 10 millions d’habitants. L’absence de détails sur la mise en œuvre d’une telle opération souligne l’impréparation face à une telle catastrophe. Actuellement, 19 grands barrages iraniens sont complètement à sec, représentant une perte de 10 % des réserves nationales. Cette crise de l’eau n’est pas seulement un problème environnemental, c’est une menace existentielle pour l’Iran, promettant des bouleversements sociaux et économiques majeurs si aucune solution durable n’est rapidement trouvée. Le pays « attend le ciel », mais le ciel semble pour l’instant indifférent à son sort.