
Des milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues, dimanche, pour exiger un accord sur la libération des otages à Gaza et, par extension, la fin d’un conflit qui semble s’enliser. Ce mouvement de contestation de grande ampleur met en lumière les profondes divisions au sein du pays, alors que le gouvernement s’apprête à une offensive majeure sur la ville de Gaza, une initiative risquée dont l’issue reste incertaine.
La place des Otages à Tel-Aviv, devenue le point névralgique de la mobilisation, a été le théâtre d’un déploiement symbolique : un drapeau géant orné des visages des personnes enlevées. Ce geste poignant souligne l’angoisse croissante des familles, dont la patience face à l’inaction perçue des autorités semble atteindre ses limites.
La fureur des manifestants ne s’est pas limitée aux rassemblements statiques. Des axes routiers majeurs, comme l’autoroute reliant Tel-Aviv à Jérusalem, ont été coupés, plongeant le pays dans une pagaille inédite. Des pneus incendiés et des bouchons monstres ont paralysé la circulation, témoignant de la détermination des citoyens à faire entendre leur voix, quitte à perturber le quotidien.
Devant la résidence du Premier ministre, les slogans résonnent avec une urgence palpable : « Mettez fin à la guerre » et « Ramenez tout le monde ». Ces appels désespérés émanent non seulement du Forum des familles et des disparus, mais aussi d’une large coalition incluant l’opposition, des syndicats et une partie du monde économique, unis par une même volonté de voir cette crise prendre fin. La grève de solidarité, décrétée pour l’occasion, a sans doute amplifié le chaos, soulignant l’ampleur du désaveu.
Malgré les tentatives du président Isaac Herzog de rassurer la population, affirmant que « tous les efforts » sont faits pour le retour des otages, la réalité sur le terrain est tout autre. La pression sur le gouvernement ne cesse de monter, et l’issue de ce bras de fer entre un peuple épuisé et des dirigeants qui peinent à convaincre reste des plus incertaines. Le monde observe, mais la véritable pression semble devoir venir de l’intérieur, d’un peuple fatigué d’attendre et prêt à tout pour que les siens retrouvent la liberté.