
La Knesset israélienne a voté un amendement prolongeant jusqu’à fin 2027 l’interdiction de diffusion des médias étrangers jugés «atteignant à la sécurité de l’État». Cette décision, loin d’être anodine, cristallise une politique de musellement médiatique inquiétante, déjà mise en place en avril 2024 avec la fermeture d’Al-Jazira.
Initialement limitée à la durée de l’état d’urgence, cette loi draconienne permet désormais au ministre de la communication de suspendre les diffusions, fermer les bureaux, saisir le matériel et bloquer les sites internet des médias incriminés. Un simple avis favorable des organismes de sécurité suffit pour valider ces mesures, sans aucune intervention judiciaire, ce qui soulève de sérieuses questions sur l’impartialité et la transparence du processus.
Le ministre de la communication, Shlomo Karhi, se félicite de cette extension, qualifiant les «chaînes terroristes» de «hors jeu». En contraste, Mustafa Barghouti, du mouvement Palestinian National Initiative, dénonce une mesure «injuste» et une «politique de musellement» inacceptable. Cette dérive autoritaire n’est pas sans conséquences : Israël a chuté de 11 places au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) entre 2024 et 2025, atteignant la 112e position sur 180 pays. Plus récemment, le gouvernement a même validé la fermeture de la station de radio militaire populaire Galei Tsahal, malgré l’opposition de sa conseillère juridique, démontrant une volonté alarmante de contrôler l’information à tous les niveaux.






