
L’Italie s’apprête à emboîter le pas à la France dans une démarche controversée. Le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, a dévoilé un projet de loi visant à bannir le voile intégral de tous les lieux publics. Cette initiative, présentée comme une lutte contre le « séparatisme culturel » et la « radicalisation religieuse », menace d’enfermer le pays dans un débat houleux sur la liberté de culte et l’intégration.
Ce texte, qui s’inspire clairement du modèle français, ambitionne de contrecarrer la prétendue émergence d’« enclaves où s’applique la charia ». Outre l’interdiction du voile intégral, sous peine d’amendes salées allant jusqu’à 3000 euros, il prévoit une régulation accrue du financement des mosquées, une aggravation des peines pour les mariages arrangés et l’interdiction des certificats de virginité. Des mesures qui, loin de faire consensus, sont perçues par certains comme une attaque directe contre la liberté religieuse.
Le député Andrea Delmastro, co-initiateur du projet, justifie cette offensive en affirmant que la liberté religieuse doit s’exercer « au grand jour », respectant les principes de l’État italien. Une position que l’imam Massimo Abdallah Cozzolino, chef de l’association culturelle islamique Zayd Ibn Thabit, conteste fermement. Selon lui, cette loi, bien que potentiellement motivée par des préoccupations sécuritaires déjà couvertes par la législation existante de 1975, risque surtout de « porter atteinte à l’identité religieuse d’une communauté ».
Alors que la coalition gouvernementale de Meloni jouit d’une large majorité, l’adoption de ce projet de loi semble malheureusement inévitable. L’Italie, en adoptant ces restrictions, risque de s’engager sur une voie glissante, alimentant les tensions et exacerbant les divisions au sein de sa société, sous le prétexte de défendre sa souveraineté et sa civilisation.






