
La Jamaïque, dévastée par l’ouragan Melissa, se voit contrainte d’accepter une aide internationale de 6,7 milliards de dollars, une somme qui, malgré les apparences, risque de se révéler amèrement insuffisante face à l’ampleur des destructions. Tandis que le FMI et la Banque Mondiale annoncent fièrement leur soutien, l’île des Caraïbes se prépare à des années de reconstruction laborieuse, loin des promesses d’une reprise rapide.
Melissa, qualifiée de « pire catastrophe climatique » de l’histoire du pays, a anéanti l’équivalent de 30 % du PIB jamaïcain. Les 6,7 milliards promis, étalés sur trois ans, ne couvriront qu’une fraction des 8,8 milliards de dollars de dégâts estimés, laissant un déficit colossal à la charge d’une nation déjà fragilisée. Ce plan, présenté comme un effort coordonné, cache mal les lacunes structurelles des mécanismes d’aide internationaux.
L’argument d’un « financement budgétairement soutenable » sonne creux quand on sait que le premier déboursement immédiat n’atteint que 662 millions de dollars, une goutte d’eau face à l’urgence. Le gouvernement jamaïcain est ainsi laissé à son propre sort pour une large part de la reconstruction, avec l’espoir incertain d’investissements du secteur privé, souvent réticent à s’engager dans des zones à risque climatique élevé. Cette situation met en lumière la vulnérabilité persistante des économies insulaires face à des catastrophes naturelles amplifiées par le changement climatique.
Avec plus de 30 vies perdues sur l’île, et un ouragan de catégorie 5 dont les vents ont atteint 300 km/h, la Jamaïque est le triste symbole d’un monde qui peine à protéger ses populations les plus exposées. L’aide technique et les conseils promis ne compenseront pas le manque flagrant de ressources face à une crise d’une telle ampleur, laissant planer une ombre sur l’avenir économique et social de l’île.






