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Dès septembre, la JDC se militarise pour les jeunes de 16 à 25 ans, une décision qui s'apparente à une tentative désespérée de recrutement. Un tournant inquiétant.

Face à une armée en quête désespérée de recrues, Emmanuel Macron déploie une stratégie controversée : une Journée Défense et Citoyenneté (JDC) réinventée, axée sur un recrutement militaire assumé. Dès septembre, tous les jeunes Français de 16 à 25 ans devront se plier à cette version « améliorée », dont la teinte militariste ne laisse aucun doute sur les intentions du gouvernement.

Cette initiative, annoncée lors des vœux aux forces armées le 20 janvier, marque un virage inquiétant. La JDC, autrefois simple formalité civique, se transforme en un véritable tremplin vers les carrières militaires, voire un levier de pression pour enrôler la jeunesse. Une manœuvre qui soulève des questions sur la liberté de choix et la pression institutionnelle exercée sur une génération déjà fragilisée.

Vingt-sept ans après la fin du service militaire, et quinze ans après la création officielle de la JDC, cette « modernisation » orchestrée par Sébastien Lecornu, ministre des Armées, semble davantage dictée par une urgence de recrutement que par une réelle vision éducative ou citoyenne. L’objectif est clair : utiliser cette journée pour pallier le manque d’effectifs des forces armées et de la réserve, quitte à brouiller les lignes entre information et incitation.

La généralisation de cette JDC militarisée, d’abord en métropole puis outre-mer en 2026, est une tentative de séduction forcée de la jeunesse. Plutôt que de s’interroger sur les causes profondes du désintérêt pour les carrières militaires, le gouvernement préfère imposer un passage obligé, espérant sans doute que la proximité avec l’uniforme suffira à créer des vocations. Une approche qui, au lieu de renforcer le lien armée-nation, risque de générer méfiance et résignation.