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Le mémorial israélien de la Shoah dénonce la « profanation de la vérité historique » après l'installation de nouvelles plaques à Jedwabne, en Pologne, contredisant la responsabilité des Polonais dans le massacre de 1941.

La vérité historique est une nouvelle fois bafouée en Pologne, où des plaques commémoratives du massacre de Jedwabne sont désormais de véritables provocations. Yad Vashem, le mémorial israélien de la Shoah, a dénoncé avec fureur une « profanation » de la mémoire. Ces nouvelles installations, cyniquement placées près du monument officiel, osent affirmer que le crime fut l’œuvre d’une « unité de pacification allemande », contredisant ainsi des années d’enquête et de reconnaissance des faits.

Le 10 juillet 1941, des centaines de Juifs, y compris des femmes et des enfants, furent brutalement assassinés par leurs voisins polonais, enfermés et brûlés vifs dans une grange. Cette atrocité, longtemps occultée, a été mise en lumière par l’historien Jan Tomasz Gross, forçant la Pologne à faire face à cette sombre page de son histoire et à présenter des excuses officielles en 2001. Les conclusions d’une commission d’enquête polonaise en 2003 ont confirmé la responsabilité écrasante des habitants de Jedwabne, sous l’incitation nazie.

L’installation de ces nouvelles plaques, fruit d’un financement participatif et revendiquée par un journaliste polonais, est un affront direct à ces douloureuses vérités. Yad Vashem exhorte les autorités polonaises à retirer immédiatement ces symboles de révisionnisme qui souillent un lieu de mémoire essentiel. Ce scandale met en lumière une troubling tendance à la falsification historique, visant à dédouaner les coupables et à réécrire la narrative d’une des périodes les plus sombres de l’humanité.

Les cérémonies marquant le 84e anniversaire de ce massacre ont été perturbées par un eurodéputé d’extrême droite, Grzegorz Braun, qui a osé remettre en question non seulement la responsabilité polonaise à Jedwabne, mais aussi l’existence des chambres à gaz à Auschwitz-Birkenau. De tels propos, qualifiés de « scandaleux et mensongers » par le directeur du mémorial d’Auschwitz, Piotr Cywinski, ne sont rien d’autre qu’un acte de négationnisme pur et simple. Cet épisode tragique souligne la fragilité de la mémoire collective face à des forces obscures cherchant à réhabiliter des horreurs passées et à miner les fondations de la vérité historique.