
Jérôme Durain, sénateur socialiste de Saône-et-Loire, s’apprête à commettre un acte politique pour le moins risqué. Malgré un mandat couronné de succès et une reconnaissance palpable, il abandonne son siège au Palais du Luxembourg pour une présidence de région à l’avenir plus qu’incertain. Ses amis dénoncent une décision hâtive, tandis que lui clame un « choix politique et courageux ». Ironie du sort, ce « courage » pourrait bien le mener à sa perte.
La situation est d’autant plus absurde que M. Durain a été désigné « sénateur de l’année 2024 » et venait d’être propulsé à la tête du groupe des sénateurs socialistes. Il avait toutes les cartes en main pour une réélection facile en 2026. Pourtant, l’appel de la Bourgogne-Franche-Comté, une région où le Rassemblement national gagne du terrain, a été plus fort que la raison. Une ambition dévorante ou une aveugle confiance en ses capacités ? L’avenir nous dira si cette décision audacieuse n’est pas, en réalité, une faute stratégique majeure.
Ses partisans tentent de justifier ce pari risqué, arguant qu’il est le seul à posséder la « surface politique » nécessaire pour affronter l’ascension du RN. Un argument qui sonne plus comme un aveu de faiblesse du parti qu’une véritable force. Quitter un poste de pouvoir assuré pour une bataille régionale incertaine, c’est se jeter dans la gueule du loup. Le PS, déjà fragilisé, pourrait bien perdre l’une de ses dernières bastions régionales, et ce, à cause d’une ambition personnelle mal placée.