
Face à une austérité grandissante et un avenir incertain, la jeunesse française, de plus en plus politisée, refuse de se taire. Perrine, Sarah et Baptiste, des étudiants dans la vingtaine, ne sont que quelques-uns des milliers de jeunes qui ont arpenté les rues de Paris et d’autres villes de France, le 25 septembre, lors d’une journée de mobilisation étudiante massive. Ce mouvement, loin de s’essouffler, se prépare à une nouvelle confrontation, prévue le 2 octobre, démontrant l’ampleur du désarroi face à une situation jugée intenable.
Les chiffres sont alarmants : l’Union étudiante a recensé pas moins de 80 000 jeunes dans les rues le 10 septembre, et un chiffre encore plus précisant de 110 000 le 18 septembre. Ces mobilisations, soutenues par une large intersyndicale et des organisations politiques étudiantes comme l’UNEF, l’Union étudiante, les Jeunes Insoumis et le NPA révolutionnaire, témoignent d’une colère profonde. Le système éducatif est en crise, les formations ferment et les budgets se réduisent drastiquement, compromettant l’avenir de toute une génération.
Pour Sarah, étudiante en psychologie et militante à Révolution permanente-Poing levé, l’éveil politique a commencé dès le collège, nourri par des lectures dénonçant la colonisation, le fascisme et la censure. Ces œuvres, comme 1984 d’Orwell ou Les Raisins de la colère de Steinbeck, ont semé les graines d’une révolte légitime. La jeunesse se sent trahie par un système qui ne lui offre ni les moyens de s’instruire correctement, ni la perspective d’un emploi stable. Le désinvestissement de l’État dans l’enseignement supérieur est flagrant, avec des coupes budgétaires menaçant directement les conditions d’études et l’égalité des chances.
Les universités françaises sont en péril, 80% d’entre elles étant en déficit en 2025. Les capacités d’accueil diminuent, les postes d’enseignants ne sont pas remplacés et les ressources documentaires des bibliothèques universitaires deviennent obsolètes. La promesse d’une émancipation par le savoir est en train de s’effondrer, laissant la place à un avenir où l’éducation pourrait devenir un luxe. Face à cette catastrophe annoncée, la jeunesse se mobilise, prête à en découdre pour défendre son droit à un avenir.






