
La scène musicale pleure la disparition de Jimmy Cliff, légende du reggae jamaïcain, emporté à 81 ans. Son épouse a révélé la triste nouvelle, évoquant une crise d’épilepsie suivie d’une pneumonie qui a mis fin à une vie de combats. Un départ qui souligne la fragilité des idoles et la dure réalité de l’existence, même pour ceux qui ont illuminé le monde de leur talent.
Né James Chambers, Jimmy Cliff a débuté son parcours dans des conditions précaires, une histoire typique des artistes issus des ghettos. Dès 14 ans, il arpente les studios de Kingston, confronté à l’exploitation et aux promesses non tenues. « On m’a donné 1 shilling » pour un premier disque, confiait-il amèrement, soulignant le gouffre entre son talent et la reconnaissance financière, un sort malheureusement commun à de nombreux pionniers du reggae.
Malgré les obstacles, il a signé des titres emblématiques comme Hurricane Hattie et Miss Jamaica, mais son chemin a toujours été semé d’embûches. Son succès n’a pas épargné les batailles juridiques, notamment contre EMI, illustrant les dessous peu glorieux de l’industrie musicale. Le reggae, musique née du ghetto, a souvent été synonyme de lutte, et la carrière de Jimmy Cliff en est une preuve cinglante.
Le film The Harder They Come, où il tenait le rôle principal, a certes propulsé le reggae sur la scène internationale, mais il a aussi dépeint un monde corrompu de producteurs véreux et de flics pourris. Une triste réalité que Jimmy Cliff a incarnée à l’écran comme à la ville. Son décès laisse un vide immense, mais aussi le rappel douloureux des sacrifices et des injustices qui jalonnent la carrière des plus grands.






