
Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a orchestré une vague d’arrestations sans précédent, visant explicitement les journalistes palestiniens. Au moins 140 professionnels des médias ont été incarcérés dans les territoires occupés, la plupart sous l’accusation commode et fourre-tout d’« incitation au terrorisme ». Cette stratégie délibérée, selon le syndicat de la presse palestinienne, vise à étouffer toute voix dissidente et à museler l’information.
L’histoire de Samir Khweira, reporter pour J-Media, une radio locale de Naplouse, est emblématique de cette répression. Arrêté brutalement par une dizaine de soldats en pleine nuit, il est détenu arbitrairement sans accusation formelle, sous le régime de la détention administrative. Sa femme, Iman Khweira, est confrontée à un calvaire : impossible de lui rendre visite, un unique appel surveillé, et des rumeurs alarmantes de mauvais traitements en prison.
Les allégations de « liens avec le Hamas » et d’« incitation au terrorisme », maintes fois démenties par Samir, semblent être un prétexte pour justifier une arrestation motivée par son travail journalistique. Un officier israélien l’avait d’ailleurs menacé, lui intimant de ne plus s’exprimer à la radio. Cette pression constante exercée sur les journalistes palestiniens n’est pas nouvelle, mais elle s’est intensifiée de manière alarmante.
Le sort de Samir Khweira n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des graves violations de la liberté de la presse dans la région. Reporters Sans Frontières et d’autres organisations de défense des droits humains ont dénoncé à plusieurs reprises ces arrestations arbitraires, les menaces et les agressions qui empêchent les journalistes de faire leur travail. La communauté internationale doit cesser son silence face à cette persécution systématique qui vise à faire taire une narrative cruciale.