
Vingt ans après la funeste journée de solidarité, le Premier ministre François Bayrou récidive, annonçant ce mardi 15 juillet une proposition choc : la suppression de deux jours fériés supplémentaires pour renflouer un budget 2026 en perdition. Le lundi de Pâques et le 8-Mai sont les cibles désignées de cette attaque frontale contre les acquis sociaux, censée générer des « milliards » pour les caisses de l’État grâce à une productivité forcée. Une mesure qui, loin de résoudre la crise, promet d’exacerber les tensions.
L’argument avancé par le chef du gouvernement est d’une hypocrisie manifeste : le lundi de Pâques n’aurait « aucune signification religieuse », ignorant superbement sa dimension culturelle et familiale. Quant au 8-Mai, symbole de la victoire contre le nazisme, sa disparition serait un affront inacceptable à l’histoire collective, particulièrement alors que l’extrême droite menace les fondements mêmes de la République. Cette proposition cynique, présentée comme une solution miracle, dévoile la détresse d’un gouvernement incapable de trouver de véritables issues à la crise économique.
Les réactions indignées ne se sont pas fait attendre. Sophie Binet, de la CGT, a fustigé une décision « très grave », dénonçant un déni de mémoire en pleine montée des périls. Jordan Bardella, du RN, a qualifié la mesure de « provocation » et d’« attaque directe contre notre histoire et la France du travail », promettant une opposition farouche. Jean-Luc Mélenchon, pour LFI, y voit le « symbole » de la « violence sociale du plan Bayrou », soulignant l’injustice d’une telle ponction sur le dos des travailleurs, tandis que les plus aisés continuent d’être épargnés. Les écologistes et les communistes ont également tiré à boulets rouges sur ce « braquage en bande organisée » visant à faire travailler les Français gratuitement.
Face à ce tollé, François Bayrou tente de minimiser l’impact, parlant de « propositions » et d’un mois de mai « gruyère ». Mais la pilule est amère : cette mesure, bien loin de la « journée de solidarité » dévoyée du lundi de Pentecôte, signifie bel et bien deux jours de travail supplémentaires non rémunérés pour la majorité des salariés, sans réel gain de pouvoir d’achat. Le coût social de cette décision, en termes de fracture et de désenchantement, risque d’être bien supérieur aux quelques milliards illusoires espérés. Le gouvernement semble déterminé à pousser les Français à la limite, ignorant les signaux d’une société déjà à bout de souffle.