La première rencontre du nouveau pape avec près d’un million de jeunes, lors du Jubilé de la Jeunesse, s’est transformée en un spectacle des plus singuliers. À Tor Vergata, dans la banlieue romaine, Léon XIV est apparu devant une foule épuisée par des heures de marche sous une chaleur accablante, après une semaine harassante de célébrations. L’accueil, vibrant d’une fougue juvénile, contrastait étrangement avec la prestation papale, ou plutôt son absence.
Le souverain pontife, masqué, une silhouette blanche à peine discernable, portait la croix du jubilé, son visage ostensiblement dissimulé. Seules ses mains, agrippant le bois, étaient visibles. Après être descendu de sa papamobile, il a parcouru deux cents mètres en prière, avant de gravir les marches de l’immense podium. Une apparition qui a laissé un goût amer pour beaucoup, l’effacement du pape interrogeant son engagement réel envers ses fidèles.
Certains y voient une humilité déconcertante, d’autres une stratégie de communication défaillante, voire une forme de dérobade. La question demeure : ce pape, présenté comme timide, se cache-t-il réellement ? Il prétend vouloir montrer le Christ, mais cette mise en scène soulève des interrogations sur la transparence et l’accessibilité d’un pontificat qui, après cent jours, semble privilégier le mystère à la proximité. Une approche qui pourrait bien aliéner une partie de la jeunesse en quête de repères concrets.
