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Trente-huit ans après la découverte du corps d'Inass, la justice française reste scandaleusement inactive, refusant un procès à l'enfant martyrisée, malgré l'identification des parents. L'indignation monte.

Trente-huit ans après la découverte macabre du corps d’Inass le long de l’autoroute A10, la justice française échoue lamentablement à offrir un procès à cette enfant martyrisée. Malgré l’identification de ses parents en 2018 et leur mise en examen, l’affaire reste embourbée dans une inertie scandaleuse, soulevant l’indignation générale.

Ce samedi, Suèvres, dans le Loir-et-Cher, a été le théâtre d’une marche blanche poignante. Des anonymes et figures locales, dont le maire actuel, Frédéric Dejente, ont défilé pour exiger des comptes. Leur cri est unanime : «Ils attendent quoi, que les parents meurent ?» La question résonne, cynique et amère, face à l’inaction manifeste d’un système judiciaire qui semble laisser les victimes dans l’oubli. L’association Mouv’Enfant, organisatrice de l’événement, dénonce cette «réponse ubuesque» qui prolonge le calvaire d’Inass et, par extension, de tous les enfants maltraités.

Le dossier, labellisé «procès sensible», se heurte à une pénurie criante de magistrats et à un stock de 35 affaires en attente à la cour d’assises du Loir-et-Cher. Une situation qui relègue l’affaire Inass au second plan, jugée non prioritaire puisque les accusés ne sont plus en détention provisoire. Cette décision, choquante et incompréhensible, laisse un goût amer. L’avocate Me Agathe Morel a même interpellé le Garde des Sceaux, sans succès, le ministère se contentant de rappeler son impossibilité d’interférer.

Georges Domergue, le premier juge d’instruction sur l’affaire en 1987, présent à la marche, a résumé l’échec cuisant : «Inass est le symbole des enfants martyrisés. C’est inexplicable, impardonnable de ne pas organiser une audience.» Un constat accablant pour une justice qui semble s’enliser, laissant une nouvelle fois les victimes et leurs soutiens dans l’amertume et la colère.