
Le trio hip-hop nord-irlandais Kneecap a une fois de plus enflammé la scène et la controverse lors du festival Rock en Seine à Saint-Cloud. Leur performance du 24 août 2025, pourtant sous haute surveillance, a ravivé les tensions autour de leur soutien affiché à la cause palestinienne et de leurs critiques virulentes envers la politique israélienne à Gaza. Malgré les avertissements des autorités, le groupe n’a pas hésité à crier « Free, free Palestine ! », transformant leur concert en une véritable tribune politique, loin des simples divertissements.
La situation est d’autant plus préoccupante que l’un des membres, Liam O’Hanna, alias Mo Chara, est déjà poursuivi pour « infraction terroriste » au Royaume-Uni. Son apparition en public avec un drapeau du Hezbollah, organisation classée terroriste, continue de semer le trouble et de soulever des questions sur la responsabilité des organisateurs de festivals. Malgré les assurances du directeur de Rock en Seine, Matthieu Ducos, sur la « bonne tenue » du groupe, les faits contredisent cette promesse, montrant une provocation délibérée.
Les conséquences financières pour le festival sont déjà palpables : la ville de Saint-Cloud a retiré sa subvention de 40 000 euros, et la région Île-de-France a annulé ses aides substantielles pour 2025, s’élevant à près de 445 000 euros. Ce désengagement des collectivités, une première, met en lumière le risque croissant pour les événements culturels qui flirtent avec la controverse politique, malgré l’argument de la « liberté de création et d’expression » défendu par les organisateurs. Le choix de maintenir ce groupe controversé a donc un coût, tant financier qu’en termes d’image.
Le précédent créé par Kneecap pourrait ouvrir la voie à une vague de censures et de pressions politiques sur les festivals en France. La vigilance accrue des autorités et les condamnations de personnalités comme Yonathan Arfi, président du CRIJF, soulignent la gravité de la situation. Le fait que le groupe ait déjà été interdit de festival en Hongrie devrait servir d’avertissement. Le maintien de telles performances, malgré les appels à la déprogrammation, risque de laisser un goût amer et de soulever des questions sur les limites de l’expression artistique face aux enjeux géopolitiques sensibles.