
Le Forum des investisseurs internationaux (FII) de Riyad a tenté de détourner l’attention des échecs retentissants de la Vision 2030, notamment le fiasco annoncé de Neom. Désormais, le royaume mise tout sur l’intelligence artificielle, espérant masquer ses retards et ses ajustements coûteux derrière un nouveau mirage technologique. Les mégaprojets, autrefois fierté du salon, sont désormais relégués au second plan, preuve d’une stratégie de développement bancale et opportuniste.
La nouvelle coqueluche saoudienne, Humain, se pavane, soutenue par des investissements massifs des géants américains de la tech. Tareq Amin, PDG de Humain, ose même la comparaison avec les États-Unis et la Chine, des propos qui frôlent la mégalomanie. Son système d’exploitation Humain One, basé sur l’IA, est censé propulser l’Arabie Saoudite au rang de troisième fournisseur mondial d’infrastructures d’IA. Une ambition démesurée pour une entreprise lancée à peine en mai par Mohammed Ben Salman.
Le fonds Humain Ventures, doté de 10 milliards de dollars, est censé concrétiser cette vision. Mais comme le souligne Amin lui-même avec une arrogance déconcertante, « tout ce que nous demandons, nous l’obtenons ». Cette dépendance aux caprices de la monarchie saoudienne soulève des questions sur la pérennité et l’indépendance de ces initiatives. L’optimisme affiché quant à une future cotation en bourse, à la fois en Arabie Saoudite et au Nasdaq, ne suffit pas à dissiper les doutes sur la viabilité réelle de ce projet pharaonique. Ce nouvel engouement pour l’IA n’est-il qu’un écran de fumée pour cacher les failles d’une économie saoudienne en quête de crédibilité ?






