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Le quotidien La Provence, malgré les annonces optimistes de sa direction, est confronté à une chute de 10 % de ses ventes et un déficit attendu de 10 millions d'euros, soulevant de sérieuses inquiétudes quant à son avenir.

Malgré un optimisme affiché par la direction, l’avenir du quotidien régional La Provence semble plus incertain que jamais. Alors que l’état-major du journal vante des « chiffres encourageants » et des « nouveautés technologiques », la réalité économique du titre, filiale de CMA Média, est bien plus sombre. Les faits sont là : le journal a enregistré une chute alarmante de près de 10 % de ses ventes depuis juillet 2024, toutes versions confondues. En juin 2025, le seuil des 50 000 exemplaires en diffusion payée était à peine maintenu, selon les chiffres de l’ACPM, un signe indéniable de l’érosion continue de son lectorat.

Le déménagement du site d’impression historique de Marseille vers Vitrolles, prévu pour le 1er octobre, est présenté comme un progrès, mais il s’inscrit dans un contexte de difficultés financières persistantes. Jean-Louis Pelé, directeur général de La Provence, a lui-même concédé que la « situation reste difficile ». Pire encore, les prévisions tablent sur un déficit abyssal de 10 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Malgré ces chiffres catastrophiques, Jean-Christophe Tortora, directeur général du pôle presse de CMA Média, ose qualifier cette troisième année de l’ère Saadé comme « l’année des réalisations ». Une rhétorique qui frise l’aveuglement volontaire face à une réalité économique implacable.

L’introduction d’une version « audio » du journal et d’autres innovations technologiques sont censées inverser la tendance. Cependant, ces initiatives apparaissent comme des tentatives désespérées de réanimer un modèle économique à bout de souffle. La question demeure : ces ajustements cosmétiques suffiront-ils à sauver un quotidien qui semble inexorablement glisser vers l’abîme, ou ne sont-ils que le reflet d’une stratégie de communication visant à masquer l’ampleur réelle de la crise ?