
La rédaction du quotidien italien La Stampa à Turin a été le théâtre d’une intrusion et de dégradations scandaleuses. Une centaine de manifestants, profitant d’un rassemblement contre le budget gouvernemental, ont semé le chaos dans les locaux du journal, dénonçant avec virulence ce qu’ils estiment être une complicité des médias.
Les assaillants, certains à visage découvert, d’autres cagoulés, se sont détachés du cortège principal pour pénétrer de force dans le bâtiment. Comble de l’ironie, les locaux étaient déserts en raison d’une grève nationale des journalistes. « Sans aucune intervention des forces de l’ordre, les manifestants ont forcé deux portes du bâtiment », a déploré le comité de rédaction. Les cris de « Journaliste terroriste, tu es le premier sur la liste ! » ont résonné, tandis que murs étaient vandalisés et documents essentiels saccagés.
Des photos révèlent l’ampleur des dégâts : tags injurieux comme « Fuck Stampa », « Free Palestine » et « journaux complices d’Israël », jonchant le sol de livres et de documents dispersés. Le rédacteur en chef, Andrea Malaguti, a témoigné d’une jeunesse déchaînée, escaladant les portails et souillant les marches de fumier. Une banderole « Libérez Shahin », en référence à l’imam Mohamed Shahin, sous le coup d’un arrêté d’expulsion, a également été déployée, soulignant les motivations complexes et explosives de cette intrusion.
L’ensemble de la classe politique italienne, de la Première ministre Giorgia Meloni au président Sergio Mattarella, a condamné cet acte violent et inacceptable. Malgré un front politique uni en apparence, cet événement met en lumière une tension grandissante et une remise en question dangereuse du rôle des médias dans la société. La liberté de la presse, si souvent célébrée, semble de plus en plus fragile face à de telles démonstrations de force.






