
La tension est palpable entre l’Élysée et les géants des médias, notamment le groupe Bolloré, suite à l’annonce d’un projet de « labellisation » des médias. Cette initiative, présentée comme un rempart contre la désinformation, est rapidement devenue le catalyseur d’une vive polémique, amplifiée par la riposte agressive de la présidence face aux critiques. Loin d’apaiser les esprits, la stratégie de communication du gouvernement semble jeter de l’huile sur le feu, exacerbant les craintes d’une dérive autoritaire.
Le projet, qui pourrait être confié à l’Arcom et à Reporters sans frontières, suscite l’indignation. En effet, Reporters sans frontières est déjà engagée dans un conflit ouvert avec CNews, accusant la chaîne de manquer de pluralisme. Cette concomitance ne manque pas d’alimenter les suspicions quant à une tentative de museler les voix dissidentes. Des figures médiatiques comme Pascal Praud dénoncent une « tentation autoritaire » et ont même qualifié l’idée de « Pravda », en référence à l’organe de propagande soviétique.
L’Élysée a choisi une approche frontale, qualifiant les critiques de « fausses informations » dans une vidéo cinglante. Cette tactique, loin de convaincre, a provoqué une vague de désapprobation parmi la classe politique. Jordan Bardella a fustigé une « dérive de la présidence macroniste », tandis qu’Éric Ciotti évoque des « pratiques de régimes autoritaires ». Les comparaisons avec le « ministère de la Vérité » de George Orwell fusent, soulignant l’inquiétude grandissante face à ce qui est perçu comme une menace sans précédent sur la liberté de la presse et le pluralisme de l’information.
Le débat autour de cette « labellisation » met en lumière les tensions profondes entre le pouvoir et les médias. L’incapacité du gouvernement à justifier clairement cette initiative, perçue comme un contrôle déguisé, renforce le sentiment de crise de confiance. Cette affaire, loin d’être un simple fait divers, révèle une présidence aux abois, prête à user de méthodes controversées pour tenter de maîtriser un récit médiatique qui lui échappe. Les conséquences sur la démocratie et la liberté d’expression pourraient être désastreuses.






