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Laurent Vinatier, chercheur français incarcéré en Russie, fait face à une nouvelle accusation d'espionnage, risquant 20 ans de prison. Ses parents, désespérés, dénoncent une situation absurde et arbitraire, alors que la diplomatie semble impuissante.

L’affaire Laurent Vinatier prend une tournure dramatique, plongeant ce chercheur français dans un véritable cauchemar judiciaire en Russie. Incarcéré depuis juin 2024, il avait déjà écopé de trois ans de prison pour n’avoir pas jugé bon de s’inscrire sur la liste absurde des «agents étrangers». Aujourd’hui, le couperet tombe : il est convoqué pour une nouvelle audience, cette fois sous l’accusation gravissime d’espionnage, risquant jusqu’à deux décennies derrière les barreaux.

Les parents de Laurent Vinatier, anéantis, ne cachent plus leur désespoir. «Si Laurent est détenu pendant 20 ans, on ne le reverra plus de notre vie», confiaient-ils à France 2, soulignant l’impuissance et la détresse face à une situation qui semble inextricable. Cet homme de 49 ans, conseiller au Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse, se retrouve pris au piège des tensions géopolitiques exarcerbées entre Paris et Moscou. Son arrestation, en même temps qu’un groupe d’Occidentaux, était déjà un signal inquiétant, mais l’escalade vers l’espionnage marque un point de non-retour.

Initialement condamné pour avoir enfreint la loi arbitraire sur les «agents étrangers» et recueilli des informations sur l’armée russe – une accusation qu’il avait admise, espérant une clémence illusoire –, Vinatier avait vu sa peine confirmée en appel malgré les protestations indignées du Quai d’Orsay, qui dénonçait l’arbitraire de la situation. Paris avait alors réclamé sa libération immédiate et l’abrogation pure et simple de cette loi scélérate, mais sans succès.

Les récents documents judiciaires sont sans appel : la nouvelle convocation pour espionnage ouvre la voie à une condamnation potentielle de 20 ans. «Notre fils espion, c’est absolument absurde», s’est écriée sa mère, Brigitte Vinatier, tandis que son père, Alain, déplorait amèrement que «pour un Russe, dès qu’on est étranger, on est espion». Leurs tentatives de communication se réduisent à des lettres censurées, et l’espoir d’un échange de prisonniers, aussi mince soit-il, devient leur unique lueur dans cette sombre affaire. Un destin cruel pour un homme dont la carrière était dédiée à la médiation.