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Le dispositif du leasing social pour la voiture électrique, reconduit avec une aide de l'État réduite, s'avère être un parcours du combattant pour les ménages modestes. Conditions strictes et coûts cachés pourraient transformer cette aide en piège financier.

Le leasing social, présenté comme une aubaine pour les ménages modestes, fait son grand retour, mais cache des désillusions. Ce dispositif, censé démocratiser l’accès aux voitures électriques, voit l’aide de l’État aux concessionnaires drastiquement réduite à 7 000 euros par véhicule. Une coupe budgétaire qui risque de peser lourd sur les offres, transformant une promesse en un potentiel fardeau financier pour ceux qui croyaient enfin pouvoir rouler propre.

Pour bénéficier de cette aide, le parcours du combattant commence : un revenu fiscal de référence par part ne dépassant pas 16 300 euros. S’ajoutent des conditions d’éligibilité strictes, exigeant que l’on ait plus de 18 ans, que l’on réside fiscalement en France et que le véhicule soit utilisé pour des trajets domicile-travail de plus de 15 kilomètres ou pour parcourir plus de 8 000 kilomètres par an dans le cadre professionnel. Ces contraintes excluent de facto une large partie des ménages, pour qui la voiture est une nécessité et non un luxe, laissant de côté ceux qui ne rentrent pas dans les cases administratives.

Salariés et non-salariés doivent fournir des montagnes de justificatifs : attestation de l’employeur, preuve d’activité professionnelle, affiliation à la Sécurité sociale. Une complexité administrative décourageante qui transforme un simple prêt en un véritable examen. Comme le souligne Edouard George de Citroën France, « une attestation sur l’honneur et une preuve d’affiliation à jour sont nécessaires, en complément des critères déjà établis », ajoutant une couche de bureaucratie à une initiative déjà alourdie.

Le contrat de leasing social, qu’il s’agisse de LLD ou de LOA, impose une durée minimale de trois ans, avec un forfait d’au moins 12 000 kilomètres par an. Gare aux dépassements : des frais additionnels imprévus peuvent surgir, transformant un loyer plafonné à 200 euros par mois en une facture salée. Sans compter que les assurances, options et entretiens ne sont pas inclus. Le rêve d’une voiture électrique à prix modique pourrait rapidement se muer en un cauchemar financier, piégeant les ménages les plus fragiles dans un cycle de dettes inattendues. Le dispositif, présenté comme une avancée sociale, semble en réalité semé d’embûches et de coûts cachés.