
La rentrée scolaire approche, mais pour les anciens salariés de Lecas Industries à Nersac, l’heure est au désespoir. Cette usine, qui produisait jusqu’en 2024 les agendas des célèbres marques Oxford et L’Étudiant pour le géant Hamelin, a brutalement fermé ses portes en septembre dernier, laissant soixante-huit employés sur le carreau. L’arrêt des commandes de Hamelin, son client quasi unique, a signé l’arrêt de mort de cette entreprise, autrefois intégrée au groupe, puis redevenue une simple filiale en 2021.
Dix mois après cette fermeture cinglante, la situation de ces travailleurs est tout simplement ubuesque et dramatique. Licenciés, leur plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est scandaleusement suspendu, les plongeant dans un abîme de précarité, sans le moindre revenu. Les témoignages sont accablants : « Si ça continue, je vais devoir vendre ma maison, je ne peux plus rembourser mon emprunt », confie l’un d’eux, tandis qu’un autre déplore : « Je puise dans mes économies, mais ça commence à être critique. »
Ce cauchemar social met en lumière la fragilité des emplois industriels face aux décisions de grands groupes. Les familles sont ruinées, leurs vies basculent dans l’incertitude la plus totale. Alors que les supermarchés regorgent d’agendas et de fournitures scolaires, symboles d’une économie florissante pour certains, le revers de la médaille révèle une tragédie humaine que l’on préfère ignorer. La colère monte, et ces oubliés de l’économie comptent bien se faire entendre lors de leur prochaine assemblée générale. Une situation intolérable qui dévaste des vies et expose la cruauté des décisions économiques.