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La campagne législative partielle à Paris révèle un chaos politique persistant. Michel Barnier tente de masquer les profondes divisions de la droite, tandis que les attaques fusent et que la confiance des électeurs s'effrite.

Le paysage politique parisien est secoué par une campagne législative partielle sous haute tension, où les alliances fragiles et les attaques personnelles dominent. Michel Barnier, candidat des Républicains dans la 2e circonscription, tente de naviguer dans cette tourmente, s’affichant avec Édouard Philippe pour masquer les divisions profondes qui minent la droite. Un soutien d’Horizons qui se veut rassurant, mais qui souligne surtout l’incapacité du parti présidentiel à fédérer.

Dix-neuf jours avant le premier tour, l’ex-premier ministre tente de capitaliser sur une image de « cohérence », un concept bien lointain dans le contexte actuel. Édouard Philippe lui-même admet que l’idée d’une coalition avec LR en 2022 fut un échec retentissant, révélant les fractures internes qui persistent. La promesse d’un « alignement » d’Horizons semble bien faible face à l’urgence budgétaire et l’incertitude du vote de confiance à venir.

La gauche, incarnée par Frédérique Bredin (PS), devient la cible privilégiée de Barnier. Il dénonce avec virulence l’alliance entre le Parti socialiste et La France insoumise, tout en balayant les accusations d’« échec gouvernemental » comme de « minables attaques ». Une rhétorique agressive qui masque mal l’absence de soutien officiel de Renaissance, laissant planer un doute sur la solidité de sa candidature. Même si Florence Berthout, sa suppléante, affiche une confiance débordante, l’accueil des électeurs reste incertain, et le spectre d’une dissidence Dati aurait pu davantage fragiliser un candidat déjà sous pression.

Face à un « trouble général » perceptible dans le pays, Michel Barnier s’accroche à une ligne de « responsabilité », louant la position de Bruno Retailleau. Pourtant, les appels à l’abstention de Nicolas Sarkozy et les exigences croissantes de démission d’Emmanuel Macron, même au sein de son propre camp, révèlent une profonde crise de confiance. Refusant de « fragiliser » les institutions, Barnier se projette déjà vers 2027, admettant la nécessité d’une « nouvelle dynamique » et d’une « majorité absolue » qui ne sera pas « donnée par le ciel ». Un constat amer qui souligne l’ampleur du défi et la précarité de la situation politique actuelle.