La politique française s’enlise dans une crise de valeurs sans précédent. Bruno Retailleau, le chef des Républicains (LR), a jeté un pavé dans la mare en appelant ouvertement à ne pas voter pour la gauche lors du second tour de la législative partielle dans le Tarn-et-Garonne. Cette déclaration intervient après un premier tour marqué par une abstention sidérante (65,7 %), révélant un désintérêt croissant des citoyens pour un système politique en pleine déliquescence.
Le candidat UDR, Pierre-Henri Carbonnel, soutenu par le Rassemblement National, est arrivé en tête avec 29,5 %, tandis que la socialiste Cathie Bourdoncle obtenait 24,3 % des voix. Le candidat LR, Bernard Pécou, n’a recueilli que 17,6 %, ce qui semble avoir poussé Retailleau à une position controversée : « Pas une voix pour la gauche, c’est notre ligne. Les électeurs se déterminent », sans pour autant clairement faire barrage à l’extrême droite.
Cette posture a provoqué un tollé chez les socialistes. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a dénoncé un « virage inédit » et une « fusion entre la droite et l’extrême droite » déjà bien entamée. Même Éric Ciotti, pourtant à l’origine d’une alliance controversée avec le RN en 2024, a pressé Retailleau de soutenir son candidat, craignant que l’abstention des LR n’assure la victoire d’une députée « soutenue par le Parti communiste ».
L’élection fait suite à l’inéligibilité de Brigitte Barèges pour financement illicite de campagne, une affaire qui souligne les défaillances éthiques du monde politique. Cette énième polémique fragilise encore un peu plus Les Républicains, déjà minés par des crises internes, et confirme une dérive alarmante de la droite française vers des alliances opportunistes avec l’extrême droite, au détriment des principes républicains traditionnels.
