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Le Jubilé des jeunes à Rome, avec la présence de Léon XIV, soulève des questions. Entre ferveur apparente et spectacle orchestré, la réalité de la crise de l'Église pourrait être masquée.

Rome, la ville éternelle, est le théâtre d’un événement qui se veut grandiose : le Jubilé des jeunes. Plus de 24 000 jeunes Français, parmi des centaines de milliers d’autres venus du monde entier, convergent vers la capitale italienne. Le discours officiel parle de ferveur et de renouveau spirituel, mais l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la véritable nature de ce rassemblement. Est-ce une réelle quête de spiritualité ou une simple démonstration de force orchestrée par le Vatican ?

La présence de Léon XIV est sans conteste l’attraction principale. Salué pour son «humilité» et son «exigence spirituelle», le pape sait comment capter l’attention. Les scènes de liesse, comme celles observées sur la place Saint-Pierre, où le souverain pontife a offert un «bain de foule» imprévu, semblent tout droit sorties d’un manuel de communication. Les jeunes, visiblement émus, répètent en chœur les slogans pontificaux : «Nous voulons la paix dans le monde !» Une belle intention, certes, mais qui masque mal les défis bien plus concrets auxquels l’Église est confrontée.

Le pape exhorte ces jeunes à être le «sel de la terre» et la «lumière du monde», des «messagers de l’espérance». Des paroles fortes, mais qui résonnent étrangement à l’heure où l’institution ecclésiale est secouée par des scandales et une désaffection croissante dans de nombreux pays. On se demande si ces rassemblements massifs ne sont pas une tentative désespérée de revitaliser une foi vacillante, de masquer les profondes crises qui minent l’Église de l’intérieur. Le spectacle est impressionnant, mais derrière les apparences, la réalité pourrait être bien moins glorieuse.