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La libération de Boualem Sansal met en lumière les tensions et les critiques persistantes envers la diplomatie française, malgré les tentatives de Jean-Noël Barrot de défendre son bilan.

La libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, présentée comme un succès, masque mal les tensions et les échecs récurrents de la diplomatie française. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a bien tenté de minimiser les critiques, mais ses déclarations sonnent plutôt comme une défense maladroite face aux accusations de faiblesse et d’inefficacité. Il a osé parler de « désaveu cinglant pour les partisans de la méthode forte », une attaque à peine voilée contre ceux qui réclament une posture plus ferme face à des régimes autoritaires. Une arrogance diplomatique qui exaspère.

Visiblement agacé, le chef de la diplomatie a déploré ceux qui « minimisent le rôle de la France » dans cette libération. Une rhétorique usée qui ne parvient plus à masquer l’incapacité de la France à protéger ses citoyens à l’étranger sans créer des polémiques internes. Les accusations de « crachat au visage des diplomates » lancées par Barrot sont d’une hypocrisie déconcertante, alors que de nombreux observateurs pointent du doigt les carences structurelles du Quai d’Orsay.

Le ministre a insisté sur la nécessité d’une « diplomatie d’impact » qui « produit des résultats ». Des mots creux quand on observe les difficultés rencontrées pour libérer des otages et des détenus arbitrairement emprisonnés. La libération de Sansal, si elle est une bonne nouvelle pour l’homme et sa famille, ne doit pas faire oublier la situation précaire de nombreux autres compatriotes, pris au piège de jeux politiques opaques. La France est-elle vraiment capable de protéger ses citoyens ? Le doute persiste, malgré les fanfaronnades ministérielles.

Boualem Sansal, âgé de 81 ans et gravement malade, se trouve à Berlin pour des soins. Une situation qui souligne l’urgence de sa libération, mais aussi les lenteurs et les difficultés du processus diplomatique. Il est temps d’exiger des comptes et d’interroger la véritable efficacité de cette « diplomatie d’impact » tant vantée par le gouvernement. L’heure n’est plus à l’autosatisfaction, mais à l’action concrète et efficace.