
La firme Virtuos, mastodonte méconnu de la sous-traitance dans le jeu vidéo, vient de frapper un grand coup avec le licenciement de 270 employés. Cette coupe drastique, représentant près de 7% de ses effectifs mondiaux, révèle la fragilité croissante d’une industrie qui se croyait intouchable. Pas moins de 70 emplois sont impactés en Europe, dont une dizaine en France, preuve que la crise ne connaît pas de frontières.
Le communiqué de Virtuos tente de justifier ces suppressions par une « baisse de charge de travail » et un « ralentissement de la demande », des euphémismes à peine voilés pour masquer les graves difficultés économiques qui secouent le secteur depuis 2022. Les investisseurs se raréfient, les grands éditeurs serrent les cordons de la bourse, et les studios ferment les uns après les autres. Le rêve du jeu vidéo semble virer au cauchemar pour beaucoup.
Fondée en 2004 par l’ancien d’Ubisoft, Gilles Langourieux, Virtuos s’est imposée comme le « géant de l’ombre », dont le logo apparaît au générique de titres prestigieux comme Final Fantasy VII Rebirth et Stellar Blade. Paradoxalement, l’entreprise avait récemment fait les gros titres en prenant les rênes du remaster de The Elder Scrolls IV: Oblivion, un projet salué par la critique. Elle développe également le très attendu Metal Gear Solid Delta: Snake Eater.
Cependant, même ces succès n’ont pas suffi à endiguer la vague de licenciements. Cette décision souligne une réalité amère : même les acteurs majeurs de la sous-traitance, pourtant au cœur des plus grandes productions, ne sont pas à l’abri des turbulences du marché. L’avenir de l’emploi dans le jeu vidéo reste incertain, menaçant de transformer une passion en une précarité grandissante.