
Bienvenue dans un monde où le dimanche soir est sacrifié à la préparation du travail, où l’on croise des mendiants « optimisant » leurs techniques de vente, et où monter des meubles au bureau jusqu’à minuit devient un acte d’amour pour son entreprise. Ce n’est pas une dystopie futuriste, mais bien la réalité glaçante des « conseils » professionnels qui inondent LinkedIn. Le réseau social, avec son milliard de membres mondiaux, dont 33 millions en France, a perverti nos vies en un entretien d’embauche incessant, transformant l’épanouissement professionnel en une course effrénée à l’autopromotion.
Les vacances sont devenues un fardeau, un arrêt forcé du « business », une interruption insupportable de la productivité. Le 1er Mai, loin d’être un jour de repos, se transforme en opportunité de « vente de muguet optimisée » avec nos enfants, transformés en apprentis vendeurs. Ces dérives, loin d’être isolées, sont le reflet d’une culture d’entreprise toxique que LinkedIn propage et amplifie, sous couvert de « motivation » et de « réussite ». Ce qui était censé être un outil de connexion professionnelle est devenu une arène où l’on doit constamment prouver sa valeur, souvent au détriment de sa santé mentale et de sa vie personnelle.
La plateforme encourage un formatage inquiétant des individus, les poussant à adopter une façade de perfection et de dévouement sans faille. Cette mise en scène constante de la performance et de la productivité mène à une épuisante philosophie de comptoir, où les conseils creux et les témoignages pseudo-inspirants masquent une réalité bien plus sombre : celle d’une pression omniprésente pour être « toujours au top », quitte à y laisser son âme. Le prix à payer pour cette visibilité semble être la perte de toute authenticité et la soumission à des idéaux professionnels déconnectés de la réalité humaine.






