
C’est une douche froide pour des millions de Français. Le Livret A, autrefois sanctuaire de l’épargne populaire, voit sa rémunération s’effondrer. Après avoir déjà chuté à 2,4 % en février, le taux de ce placement emblématique dégringole à un misérable 1,7 % à compter de ce vendredi 1er août 2025. Cette décision, bien que justifiée par la Banque de France par une inflation modérée, sonne le glas d’une parenthèse « enchantée » pour les 55 millions d’épargnants qui espéraient encore des rendements corrects .
Ce n’est pas qu’une simple baisse ; c’est un véritable effondrement. En quelques mois seulement, le rendement du Livret A a été quasiment divisé par deux, passant de 3 % à 1,7 % . Une dégringolade qui laisse un goût amer, d’autant que le taux de 3 % avait été gelé pendant deux ans, donnant aux épargnants une fausse sensation de sécurité . Le fossé entre le rendement actuel et l’inflation (1 % en juillet) réduit à néant l’intérêt réel de ce placement, transformant le Livret A en un simple parking pour l’argent, à peine capable de préserver le capital de l’érosion monétaire .
Les Français ne s’y sont pas trompés, et la décollecte a déjà commencé. En juin, face à cette baisse annoncée, les dépôts sur le Livret A ont fondu à 220 millions d’euros, contre 1,23 milliard d’euros l’année précédente . Bien que le Livret A et son cousin, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), conservent leurs avantages comme la défiscalisation et la disponibilité des fonds, leur attrait s’amenuise considérablement avec un plafond de 22 950 euros pour le Livret A et 12 000 euros pour le LDDS .
Face à cette débâcle, la Banque de France tente de réorienter les épargnants vers le Livret d’Épargne Populaire (LEP), vanté comme une alternative plus lucrative avec un taux de 2,7 % jusqu’au 1er février 2026 . Cependant, malgré des conditions d’éligibilité claires, le LEP reste largement sous-utilisé, avec seulement 12 millions de comptes ouverts sur 19 millions de personnes éligibles . Une inertie qui révèle un manque criant d’information et de proactivité de la part des banques, laissant des millions de Français démunis face à la perte de pouvoir d’achat de leur épargne.